Un coup de foudre mécanique ne prévient pas. Il frappe, foudroyant, puis laisse l’addition sur la table. L’Alpine A110, joyau bleu-blanc-rouge qui fait vibrer l’échine des amoureux de conduite, cache sous sa robe racée une épine fiscale : le malus écologique, redoutable sentinelle postée au bout du rêve.
Comment une sportive aussi svelte parvient-elle à alourdir le ticket d’entrée ? L’ombre des rallyes mythiques plane, la silhouette affûtée séduit, mais une question tenace s’invite : jusqu’où l’envie de piloter peut-elle tenir face à la pression fiscale galopante ?
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Pourquoi l’Alpine A110 reste une icône sur nos routes
Dans le paysage automobile hexagonal, peu de voitures osent revendiquer un tel héritage. L’Alpine A110, signée par le constructeur français Alpine, fondé par Jean Rédélé, incarne à elle seule la quintessence du sport à la française. La première berlinette, lancée dans les années 60, a écrit sa légende sur les pistes enneigées du rallye Monte-Carlo et dans la poussière du col de Turini, dominant les compétitions mondiales. Ici, la passion épouse l’audace technique : châssis et carrosserie en aluminium, agilité insolente, moteur turbo compact griffé Renault — tout respire la performance décomplexée.
La renaissance de l’Alpine A110, orchestrée par Renault, s’attache à perpétuer cet ADN pur-sang. Poids plume frôlant les 1100 kg, équilibre chirurgical, dynamisme sur petite route : la recette n’a pas pris une ride. Jean Rédélé l’avait compris avant tout le monde : l’ivresse de la conduite se niche dans la simplicité, pas dans la débauche d’artifices. L’engagement sans faille du constructeur dans le sport automobile, de la Formule 1 aux rallyes, alimente la légende maison.
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- Modèle emblématique : digne héritière de la berlinette triomphante des années 70
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La gamme Alpine s’étoffe d’année en année : A110 S, GT, et bien plus. Preuve que l’industrie automobile française sait encore mêler tempérament et innovation. Sur l’asphalte comme en compétition, l’A110 résiste à l’uniformisation, fidèle à une vision du plaisir automobile qui ne transige pas.
Quel est le montant du malus écologique appliqué à l’A110 en 2024 ?
En 2024, la France poursuit sa stratégie de fiscalité sur les émissions de CO2, et l’Alpine A110 n’y échappe pas. Malgré ses performances dignes des plus grandes voitures sport, la berlinette affiche un taux oscillant entre 152 et 168 g/km selon la version (Pure, S, GT ou R). Le malus écologique s’enclenche dès 118 g/km : la montée est raide.
Version Alpine A110 | Émissions CO2 (g/km) | Montant du malus 2024 (en €) |
---|---|---|
Pure / GT | 152-158 | 5 504 à 7 149 |
S | 158-164 | 7 149 à 9 550 |
R | 163-168 | 9 504 à 11 504 |
Les chiffres grimpent d’année en année, pesant lourd dans le prix d’achat de l’automobile. Les passionnés de sportives signées constructeur français doivent désormais composer avec une fiscalité qui s’acharne sur ce segment.
- Le plafond du malus atteint 60 000 € pour les modèles au-delà de 194 g/km. L’A110 reste en deçà, mais la sanction n’a rien d’anecdotique.
- Les versions les plus légères limitent la casse : leur malus demeure « raisonné » face à la concurrence thermique.
Grâce à son châssis en aluminium et son appétit mesuré, l’A110 évite le naufrage fiscal que subissent certaines rivales plus musclées, mais aussi bien plus taxées.
Comprendre l’impact du malus sur le prix et la revente
Le malus écologique frappe d’emblée le prix d’achat de l’Alpine A110. Dès la personnalisation sur le site, la facture grimpe à chaque option sportive. Pour ceux qui visent l’excellence, l’immatriculation s’accompagne de plusieurs milliers d’euros de surcoût — un supplément qui s’ajoute au tarif catalogue, déjà sélectif.
La nouvelle gamme Alpine subit ainsi de plein fouet la taxation française. Prenons l’exemple d’une A110 Pure : une fois le malus intégré, le ticket d’entrée dépasse les 70 000 €, loin du prix de base affiché à 62 500 €. Optez pour l’A110 S, et le supplément tutoie les 9 000 €. La politique fiscale nationale pousse logiquement le marché vers des mécaniques moins polluantes, au détriment du frisson purement mécanique.
Mais à la revente, la donne change. Le malus écologique ne frappe que lors de la première immatriculation. Résultat : les acheteurs avisés se tournent vers les modèles déjà sur le marché.
- Moins de surcoût pour l’acquéreur
- Valeur résiduelle soutenue : l’A110 reste recherchée
La revente d’une Alpine A110 affiche donc une santé insolente, portée par la rareté et la fièvre qu’elle inspire. Sur le terrain, la berlinette conserve son aura, surtout face aux sportives thermiques étranglées par la fiscalité.
Des alternatives pour limiter la facture : astuces et options à considérer
Le malus écologique alourdit la note, mais tout n’est pas joué pour les passionnés en quête d’une Alpine sans faire exploser leur portefeuille. Première piste : la nouvelle gamme du constructeur français s’élargit. À l’horizon : la future Alpine A290, compacte et 100 % électrique, qui promet une fiscalité bien plus clémente. Grâce à la plateforme électrique du groupe Renault, ce modèle bénéficiera d’un bonus écologique et d’une exonération totale du malus — un tournant stratégique.
Pour les inconditionnels du thermique, une alternative s’impose : privilégier une A110 d’occasion récente. La décote y est contenue, et surtout, le véhicule échappe au couperet fiscal. Aujourd’hui, le dilemme est clair :
- une A110 neuve soumise au malus
- une A110 d’occasion récente, fiscalement plus digeste
Du côté des rivales, les hybrides comme la Ford Puma Gen ou la Citroën Aircross affichent des émissions de CO₂ contenues et un malus symbolique. Mais la magie d’une Alpine ne se compare pas — sensations, réactivité, unicité : la berlinette joue dans une autre ligue. À chacun son critère : la passion ou la sagesse fiscale.
Alpine prépare l’avenir : la marque accélère son virage électrique, avec une montée en puissance annoncée dès 2025. Gardez un œil sur la nouvelle Alpine Renault : la prochaine révolution sera peut-être aussi silencieuse… qu’inarrêtable.