Trois ans sans contrat, et c’est la sentence : le bonus d’assurance auto s’évapore, même si aucun accrochage n’est venu ternir le parcours du conducteur. Qu’importe la raison qui a mené à l’arrêt du contrat, vente du véhicule, expatriation ou simple pause prolongée, la règle ne fait pas de distinction.
Un accident où la responsabilité du conducteur est engagée, et le bonus s’en ressent dès la prochaine échéance, quelle que soit l’ancienneté sans accident. À l’inverse, un changement d’assureur laisse le bonus intact, pour peu que les délais et les documents soient respectés.
Le système de bonus-malus : comprendre les règles essentielles
Le bonus-malus façonne les tarifs et la fidélité dans l’assurance auto française depuis des générations. L’idée est simple : encourager la prudence, sanctionner les écarts. À l’ouverture d’un contrat d’assurance auto, chaque conducteur part avec un CRM à 1,00. Ce chiffre, loin d’être figé, évolue chaque année selon le nombre de sinistres déclarés.
Voici comment le mécanisme se traduit concrètement sur la prime :
- Une année sans accident responsable ? La prime d’assurance baisse de 5 %, grâce à un coefficient réduit à 0,95.
- Un sinistre dont on porte la responsabilité ? Le coefficient grimpe de 25 % d’un coup.
Chaque année, le bonus-malus est recalculé à la date anniversaire du contrat. Lorsqu’on change d’assurance, le CRM se transmet à la nouvelle compagnie : pas de flou possible. Le conducteur peut consulter son parcours et son bonus assurance auto sur son relevé d’information, pièce incontournable lors de toute démarche.
Le montant de la prime d’assurance auto dépend directement de ce coefficient, appliqué au tarif de base de l’assureur. Un bonus solide allège la note, un malus la fait grimper. Ce système responsabilise les conducteurs et structure la relation avec l’assureur, qui ajuste chaque année sa grille tarifaire selon le comportement déclaré.
La logique du bonus-malus est claire, sans passe-droit possible : chaque incident compte, chaque année pèse, et la moindre erreur impacte immédiatement le coût de l’assurance.
Perte du bonus auto : dans quels cas cela peut-il arriver ?
Le bonus-malus n’a rien de capricieux. La perte du bonus auto survient principalement après un sinistre responsable. Un accrochage dont on porte la faute, une collision partagée… et le coefficient s’envole, la prime suit. Chaque malus rend la facture plus salée l’année suivante.
Le malus assurance se module selon la part de responsabilité. Pour un accident totalement responsable, le coefficient bondit de 25 %. Si la responsabilité est partagée, la hausse se limite à 12,5 %. Après plusieurs années sans accroc, le coefficient descend progressivement. Mais une seule année avec accident responsable inverse la tendance, parfois brutalement.
Le système réserve aussi des surprises. Un bris de glace, un vol ou un incendie ne pèsent pas dans le calcul du malus assurance auto. Seuls les accidents où la responsabilité du conducteur est engagée font bouger les lignes. Le relevé d’information sert de référence pour fixer le nouveau coefficient lors de chaque échéance.
Pour y voir plus clair, voici comment les situations les plus courantes sont traitées :
- Sinistre responsable : +25 % sur le coefficient bonus-malus
- Responsabilité partagée : +12,5 %
- Absence de responsabilité : bonus conservé
La constance est de rigueur : plusieurs sinistres en peu de temps accélèrent la perte bonus et rendent plus difficile un retour à une tarification avantageuse. Les compagnies d’assurance examinent la fréquence des incidents avec attention ; chaque déclaration pèse lors du calcul du bonus malus accident.
Interruption d’assurance : quelles conséquences sur votre bonus ?
Mettre en pause son contrat assurance auto n’est jamais anodin. La loi impose de maintenir une assurance pour tout véhicule, qu’il roule ou qu’il soit simplement garé sur la voie publique. Pourtant, des interruptions arrivent : voiture immobilisée, vente sans rachat immédiat, oubli de renouvellement, ou suspension administrative.
Le sort du bonus dépend alors de cette interruption. Si elle dure moins de trois mois, la plupart des compagnies conservent le bonus assurance. Mais si la période s’allonge, le coefficient bonus-malus se fige : il reste à son niveau au moment de l’arrêt du contrat. Et après trois ans sans assurance, le couperet tombe : le bonus est effacé, et toute nouvelle souscription repart à zéro, avec un CRM de 1,00.
À retenir
- Période sans assurance inférieure à 3 mois : bonus conservé
- Période de 3 mois à 3 ans : bonus gelé, sans progression
- Période supérieure à 3 ans : remise à zéro du bonus
La prudence est vivement conseillée lors d’un changement d’assureur ou d’une suspension temporaire. Prévenez votre compagnie et réclamez un relevé d’information : ce document officiel atteste de votre ancienneté et de votre coefficient bonus-malus auprès d’un nouvel assureur. Les compagnies d’assurances restent intransigeantes sur ce point : tout doit être justifié noir sur blanc.
Conserver ou retrouver son bonus : conseils pratiques selon votre situation
Pour éviter les mauvaises surprises, il vaut mieux anticiper chaque démarche administrative. Un changement d’assureur ? Demandez sans attendre votre relevé d’informations. Ce document retrace votre coefficient réduction majoration et simplifie la souscription d’un nouveau contrat d’assurance. En le transmettant à votre nouvel interlocuteur, vous évitez toute discussion sur le niveau de votre bonus malus assurance.
Après une interruption de contrat, il faut rester vigilant : une reprise rapide, moins de trois mois, permet de conserver le bonus. Au-delà, celui-ci n’évolue plus, mais il ne s’efface pas tout de suite. Et si la suspension a duré plus longtemps, comparez les offres grâce à un comparateur d’assurance auto. Les différences de prix peuvent être considérables lorsque le dossier sort du cadre habituel.
Voici quelques réflexes simples pour aborder sereinement la question du bonus :
- Demandez un devis assurance auto qui tient compte de votre parcours et de votre historique.
- Vérifiez que votre CRM est bien pris en compte dans chaque auto devis assurance proposé.
- Si vous reprenez un contrat après plus de trois ans, sachez que vous repartirez sur un bonus neutre.
Enfin, n’écartez pas la négociation. Certains assureurs apprécient la fidélité ou la longue expérience et sont prêts à faire un effort, voire à intégrer une partie de l’ancien bonus lors d’une nouvelle souscription. Un dossier bien préparé, surtout après une période de réduction majoration peu favorable, peut vraiment faire pencher la balance.
Le bonus, c’est un peu la mémoire de votre conduite. Entre vigilance, anticipation et dialogue avec les assureurs, il se préserve et se reconstruit. Face à la route, tout peut changer en un instant, mais la trajectoire du bonus, elle, se dessine sur la durée.